samedi 19 avril 2014

Le "4 x 4" du VTT

Pendant que l'immense majorité des gens court après les silhouettes légères et les lignes fuselées, y a des designers qui se sont dits que ce serait pas mal d'alourdir l'allure du VTT en l'équipant de pneus "poteaux" pour le rendre invincible en terrain hostile (neige, sable, bords de mer, flotte, caillasses, boue, racines humides, sol gelé...).

Ainsi ont-ils créé le "fat bike", sorte de patapouf du loisir vert, de monstro-plante qui a l'air d'une moto sauf que non, et qui fait un carton depuis 2 ans chez les riders pas forcément venus du froid.

L'idée vient en effet du grand nord américain où des vélos ont été adaptés, il y a 10 ans déjà, pour la balade en pleine poudreuse. D'ailleurs, on les appelle toujours "snow-bike" outre Atlantique. Plus larges du pneu, jusqu'à 5 pouces (plus de 10 cm), jantes en conséquence, donc plus grande surface crantée, ils offrent une meilleure adhérence au sol et une plus grande portance (ça s'enfonce pas). Du coup, ce qui était bon pour la neige pouvait l'être aussi à la plage et voilà comment le fat bike est arrivé en Europe, entre les mains de pionniers qui l'ont essayé sur d'autres types de terrain. Essais concluants: le fat bike serait plus confortable sur les longs parcours, plus souple à manier même dans la rocaille et plus stable aussi dans les lits de rivière. Par contre, il vaut son pesant de cacahuètes : autour de 15 kg pour  2400 - 4300 €.


Ceux qui l'ont expérimenté ne veulent plus rouler sur autre chose. Force est de constater que les fat bikes déchaînent les passions, peut-être parce qu'on n'y est pas encore habitués. Ainsi, à leurs inconditionnels qui ne jugent pas utile de revenir sur leur esthétique déséquilibrée s'opposent les sceptiques et détracteurs pour qui ces engins sont limite méprisables. Lire ici un florilège étonnant de réflexions désobligeantes entendues en chemin par les fat bikers !


Stigmatisés, les gros? Ben tiens, comme dans la vraie vie. C'est pourquoi la fat bike attitude a tendance à pousser au communautarisme: on préfère se regrouper, se faire des wild virées entre fat fans et afficher collectivement son choix de rouler "obèse". Par ailleurs, comme tous les milieux naturels deviennent accessibles (et là, on va rester critique) et que le monde ne suffit plus, on voit émerger de nouvelles pratiques de randonnée qui ont quand même le mérite de renouveler le genre cyclo-touristique et de faire accepter les différences ! Mais vous pointez pas avec un fat sur la Menetou-Sancerroise, hein, on risquerait de vous snober... beuh non, on rigole ! Un article super complet sur les fat bikes, par là Photos: Trackandnews (neige); John Climber et Salamandre

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