mardi 19 novembre 2013

Le vététiste, faut le chouchouter

Galère le VTT quand on a pataugé dans la bouillasse plus que prévu et que le pédalier a tricoté la terre trempée avec les hautes herbes tout le long du trajet. Et dire qu'il va falloir le remettre comme ça dans la voiture! Il y a de quoi se mettre de travers pour le restant de la journée. Pire, y réfléchir à deux fois avant de refaire une sortie quand il a un peu trop plu avant. On se retrouve alors avec un vététiste contrarié qui préfèrera passer son samedi à Carrefour à s'acheter de l'informatique mobile, qui fera du gras et qui finira par revendre son vélo sur le Bon Coin... Stop! Avant d'aller plus loin dans la décadence, penchons-nous un instant sur ce qui pourrait se faire dans l'intérêt du cyclotourisme.

Dans les campagnes, en l’occurrence berrichonnes, tout le monde se plaint que les gens ne s'intéressent plus à rien, qu'ils ne sortent plus de chez eux, que c'est difficile de les satisfaire et il y a sans doute là-dedans un fond de vérité. Le monde rural est pourtant le terrain privilégié des loisirs verts, et peut-être, dans un avenir proche, la seule voie de développement des plus petites communes. Dans le Cher, les pouvoirs publics en ont conscience et budgétisent depuis quelques années le fléchage de circuits de randonnées pour tous les usagers des chemins. Un bon début qui témoigne d'une reconnaissance "officielle" de la pratique, et montre au randonneur qu'il est le bienvenu en pleine nature. Car c'est précisément d'accueil qu'il s'agit: le vététiste, pour en revenir à lui, fera le choix des sentiers si on lui facilite un peu la tâche. Un minimum d'entretien des parcours pour commencer, une pointe d'infos sur les paysages traversés, ne serait-ce qu'une carte, ça met déjà du baume au cœur des sportifs. 

Le vététiste, il faut lui donner des marques d'affection réelles si on veut motiver son entraînement. Le dynamisme d'un territoire dépendant, pour une large mesure, des stratégies politiques, on espère que les bonnes décisions seront prises à l'avenir et qu'une véritable envie de s'impliquer dans la fréquentation des zones rurales se traduira par du concret.

Doter les itinéraires de balade d'un équipement  pourrait contribuer à vitaliser des espaces en perdition, qui plus est de manière très précise. Voilà enfin là où je voulais en venir: l'implantation de station-services pour vélos dans les villages! Comment ça serait génial! Après une belle boucle en terrain collant, vous retournez au bercail et nettoyez votre monture au tuyau prévu pour cet effet, trouvez sur place de quoi regonfler vos pneus, faire de menues réparations, prendre une boisson chaude dans le distributeur et vous requinquer avant de revenir à la maison. Vous êtes détendu, serein, vous adorez votre région et faites vos courses auprès des commerçants de proximité: tout va pour le mieux!

Altinnova a ce qu'il faut pour bâtir un monde meilleur. Cette société a conçu des plateformes en libre accès à destination des cyclistes et, plus particulièrement, des vététistes afin de les accompagner dans leur art, en leur distribuant un supplément de confort et de bonheur. Modulable, ludique, "Rando Altao" (le nom de la marque) regroupe un centre de lavage et plusieurs commodités dans un "îlot" dont on profite à l'aide d'une carte d'abonnement, par exemple. Design, en matériaux naturels, il se pose rapidement à l'entrée des parcours, augmentant leur visibilité et structurant un point de rassemblement qui, avec une surface d'affichage réservée aux associations, et ladite machine à café, peut même devenir un sympathique lieu de sociabilité entre usagers du plein air. 

Le haut de gamme chez Altinnova revient à 50000 €: c'est un coût certain mais comparable à celui d'un arrêt de bus ou d'un mobilier urbain, pas toujours heureux au demeurant. Tout dépend du secteur dans lequel la collectivité, une communauté de communes notamment, veut placer sa fierté: le fait est que mettre en place de tels équipements est peut-être l'opération la moins onéreuse pour augmenter l'attractivité locale, moderniser la configuration d'un lieu, redorer aussi le blason des zones sinistrées, réinjecter du service, en somme, là où il a tendance à s'effriter. On connaissait les vélos-stations dans les villes, les gares: elles se limitent souvent à des lignes de broches où attacher son deux-roues. Nous, on caresse le rêve d'en voir une installée dans le Pays Fort / Sancerrois, sur la place d'un village, près d'un gymnase ou d'un camping, comme un outil touristique à part entière. A quand une Rando Altao au départ de la Menetou-Sancerroise?

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