vendredi 14 février 2014

Il faut le boire pour le croire...

Chronique des vins de Loire: aujourd'hui, le "type sancerrois"...

" Qui ne prise le vin qui se faict à Sancerre
Est indigne de boire et doibt briser son verre
Et qui ne goust poinct le vin de Chavignol
Tout le moins est hanté du diable, sinon fol "

Autrement dit, si tu veux pas trinquer avec moi, alors t'as un problème et tu ferais mieux de retourner d'où tu viens... Notons qu'en ces temps bucoliques, Chavignol était plus célèbre pour son vin que pour son crottin...

Le contexte. Toujours avides de progresser dans leur connaissance du vivant, les gens aisés de lettres et de sciences du 19ème siècle parcouraient la France profonde pour observer l'autochtone, et consigner ses mœurs archaïques dans des carnets de voyage...
Ainsi, les bourgeois romantiques en mal d'exotisme ont-ils jeté leur dévolu sur la campagne, remplie de curiosités,  de croyances obscures et de patois disgracieux. Remercions-les pour les récits pittoresques qu'ils nous ont laissés, et leur contribution joyeuse au clivage entre territoires urbains et ruraux. Douces ethnologies.

Voici donc l'un de ces savants parvenu à Sancerre afin d'en étudier la population. Inévitablement, l'espèce locale lui apparut sous les traits patibulaires d'un vigneron planté dans son terroir calcaire avec une main sur la hanche, l'autre sur la bêche et un piton dans le dos, frappé par la grâce de son œuvre. Et L'histoire du picrate qui chassait le mal du corps remonta illico à la "grand'ville" où elle amusa durablement la galerie, car tel était sans doute le véritable but de l'expérience...   

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